L’examen en seconde lecture au Sénat du projet de loi bioéthique est prévu pour le 2 février.
Cet été, l’Assemblée nationale a réinscrit dans le texte les mesures que le Sénat avait supprimées en première lecture : PMA sans motif médical pour les couples homme-femme, remboursement de la PMA sans père, filiation avec deux mères, possibilité de créer des embryons chimériques ou transgéniques et des gamètes artificiels.
À terme, la réforme présentée pourrait entériner entre autres :
un droit à l’enfant et à l’enfant « zéro défaut » au détriment des droits de l’enfant : la PMA pour les femmes seules et les couples de femmes ferait naître délibérément des orphelins de père,
une généralisation et une banalisation grave de l’avortement – allongement du délai légal jusqu’à 14 semaines, possibilité de recourir à l’IMG pour « détresse psychosociale » jusqu’à la veille de l’accouchement fragilisant dangereusement la « barrière » de l’infanticide,
une procréation toujours plus artificielle prise dans les filets du consumérisme en contradiction avec la nécessité d’une écologie humaine,
une dérive eugéniste et transhumaniste : tri génétique des embryons humains, création d’embryons génétiquement modifiés et même d’embryons chimères homme-animal sans respect de l’intégrité de l’espèce humaine.
Se désintéresser du débat sous prétexte que nous ne sommes pas personnellement concernés, c’est porter un regard biaisé sur les enjeux et les conséquences des nouvelles dérives de cette troisième révision de la loi sur la bioéthique depuis 1994 ; c’est un sujet qui nous concerne tous car nous avons tous une responsabilité envers les enfants à naître et les générations futures. Si la vie à naître n’est pas respectée, si elle est soumise à la tyrannie du désir, de la perfection ou de l’opportunité ou bien aux appétits marchands, c’est la famille et la société tout entière qui s’en trouvent atteintes.
Ces questions soulevées par la révision des lois de bioéthique sont complexes.
Face à ces enjeux, la Conférence des évêques de France entend contribuer au débat. Elle propose, avec une série de vidéos disponibles à la demande sur son site, une réflexion simple qui repose sur les principes fondamentaux de la préservation de la dignité humaine et qui invite chacun, à un discernement personnel et engagé :
⇒ https://eglise.catholique.fr/podcasts-eglise-bioethique/?utm_campaign=NL%202021-01-14&utm_medium=email&utm_source=Mailjet
voir en particulier les épisodes 1 à 5 sur la bioéthique. Toutes ces fiches sont téléchargeables en pdf.
« Je priai donc Dieu de m’instruire » – Saint-Exupéry, Citadelle, CXCIX
Les évêques de France invitent également les catholiques et les hommes et femmes de bonne volonté à se tourner vers Dieu en priant et en jeûnant pour Lui demander la grâce de « nous ouvrir les yeux sur ‘la grandeur sacrée du prochain’ », de nous engager à « édifier ensemble une société où les techniques demeurent à leur humble et utile place de servantes, où les petits sont les premiers de cordée, où ainsi grandira la véritable fraternité » et de nous sortir d’un « aveuglement diffus sur la dignité de tout être humain qui vient gratuitement à l’existence et qui doit être accueilli fraternellement. »
Prière pour nos parlementaires
Du 2 au 4 février, les sénateurs doivent débattre du projet de loi bioéthique adopté par l’Assemblée nationale qui modifie considérablement les fragiles équilibres de la procréation ainsi que la recherche sur l’embryon.
Les Associations familiales catholiques (AFC) ont publié une prière à l’intention des parlementaires afin que l’Esprit-Saint les éclaire sur ce qu’ils vont être amenés à voter. « Prions pour demander au Père d’éclairer nos députés et nos sénateurs durant les discussions législatives sur la bioéthique. Prions également pour la conversion de leur cœur » :
Père saint,
Toi qui as voulu que ton Verbe éternel naisse sur notre terre et grandisse dans une famille humaine avec tout l’amour d’un père et d’une mère,
Toi qui nous as montré avec la Sainte Famille combien nos familles sont un bien précieux et un mystère sacré, signes et instruments de l’amour trinitaire,
Envoie ton Esprit Saint, pour qu’Il donne à chacun d’accueillir la lumière que tu as inscrite en toute créature et dans tout l’Univers avec Sagesse et par Amour ; pour qu’Il ouvre les cœurs à la lumière de l’Évangile.
Envoie ton Esprit Saint sur toutes les familles, pour que tout enfant ait la joie de grandir dans l’amour d’un père et d’une mère, de se construire dans la complémentarité d’une vraie différence sexuelle, d’être reçu comme un don et désiré comme une personne.
Envoie ton Esprit Saint sur ton Église, pour qu’elle ait la force de témoigner publiquement avec justesse et douceur de l’Évangile de la Vie et de la vérité de l’amour, d’affronter sans crainte même au prix du martyre les forces contraires de la culture de mort.
Envoie ton Esprit Saint sur les pouvoirs publics, pour qu’ils expriment avec sagesse dans la législation ce qui revient à chacun en toute justice, qu’ils soutiennent davantage les familles fondées dans l’institution du mariage.
Ô Vierge Marie, Mère du bel amour, prends sous ton manteau protecteur tous tes enfants qui se confient à toi, même ceux qui ne te connaissent pas encore, et surtout ceux à qui il aura manqué l’amour d’un père ou d’une mère !
Saint Joseph, gardien de la Sainte Famille, priez pour nous ! Amen.
« Nous croyons aussi que l’Esprit-Saint est toujours inattendu, surprenant, déconcertant, imaginatif et suprêmement efficace ! Par la prière et par l’amour en acte, nous pouvons changer le monde. Rien n’est inéluctable. Rien n’est écrit. » – AFC.