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L'édito par André Garnier

J’ai récemment terminé un ouvrage publié en réponse au fameux « Dieu, la science, les preuves » (Note 1): « Dieu, la contre-enquête », de Thomas C. Durand.

J’avoue, je n’avais pas bien cerné avant l’achat l’essence du propos : l’auteur entre dans la vif du sujet en précisant que, nonobstant d’avoir été élevé dans une famille catholique, il n’a eu de cesse que de rejeter la religion de ses parents, au point d’exiger que son nom soit rayé des registres de baptême.

Le ton est donné, il a un compte à régler avec Dieu ! Car en dépit du fait que l’approche se veuille résolument scientifique (puisque l’auteur se réclame de sa formation d’ingénieur), le moins que l’on puisse dire est que le parti est résolument affiché, avec parfois (à mon sens) une bonne dose de foi douteuse. Quel intérêt peut donc bien avoir pour un chrétien la lecture d’un pareil bouquin (hormis le fait que, tant qu’à faire de l’avoir acheté, autant le lire jusqu’au bout) ? Déjà, elle donne à réfléchir : si l’on a lu « Dieu, la science, les preuves », on peut se faire une idée de ce que valent les arguments avancés dans la contre-enquête.

De nombreux développements ne viennent d’ailleurs pas en réponse, mais ressortissent au catalogue de l’athée militant (ce que l’auteur dément être, mais le ton du propos le trahit passablement…). C’est l’occasion pour le chrétien de mettre sa foi à l’épreuve en confrontant sa foi à un tel argumentaire, et c’est avec un certain soulagement que j’ai refermé ce livre sans que la mienne en soit particulièrement ébranlée. Évidemment, c’est plus facile avec un peu de catéchisme…

Parmi les arguments un peu simplistes, on retrouve cet notion du Dieu Tout-puissant qui ne fait pas régner l’ordre dans sa propre création, et notamment au sein de l’humanité : « moi, si j’étais le Bon Dieu » chantait déjà Jacques Brel. C’est, il est vrai, une partie de l’insondable mystère du mal, mais, s’agissant au moins des hommes, une expérience très humaine peut nous donner à comprendre pourquoi notre Dieu d’amour se comporte de la sorte avec ses enfants : c’est notre expérience de parents.  À quoi, nous, parents, aspirons-nous pour nos enfants ? Je ne sais pas pour vous, mais en ce qui me concerne, la réponse est : qu’ils trouvent leur propre voie vers le bonheur (dans la foi autant que faire se peut), et cela passe par la plus belle mission qui soit : l’éducation.

En bas âge, on fait subir au tout petit un véritable carcan : il faut apprendre, apprendre les règles de la vie ensemble, apprendre toutes sortes de notions qui, non seulement vont vous permettre plus tard de vous insérer dans la société en exerçant une vie professionnelle, mais plus encore vont façonner votre cerveau en lui donnant l’agilité nécessaire pour discerner et poser des choix, avec toute la liberté dont nous sommes capables. En tant que parents, nous voyons bien que nous n’encadrons pas un gamin de cinq ans comme un adolescent de quinze ou un jeune adulte de vingt-deux. Certes, cela nous démange parfois, même sur le tard, d’essayer de le contraindre par tous les moyens pour l’empêcher de commettre ce qui nous semble ressortir à de la bêtise, voire de la folie. Nous l’avons tous vécu : ils finiront par n’en faire qu’à leur tête, quand bien même nous avons fait de notre mieux pour leur transmettre nos meilleurs repères, dans les limites de nos talents d’éducateurs. Mais cette liberté, il faut bien qu’elle s’exerce, fût-ce pour commettre des erreurs (facteurs humains : l’erreur dans le processus d’apprentissage) : nous avons été jeunes nous-mêmes, souvenons-nous, nous avons aussi voulu l’exercer, cette liberté, pas toujours dans les meilleurs buts. Et, si elle ne nous a pas tué, elle nous a à tout le moins fait mûrir. Ah, cette maturité que nous appelons de nos vœux, pour les autres surtout – mais pour nous aussi…

Rappelons-nous aussi : quelle autre mission que l’éducation tisse autant de liens d’amour ? Transmettre ce que l’on a de meilleur (à commencer par la foi), ce qui nous tient debout et nous fait avancer, ce qui exige du temps, de la présence, de la persuasion, des conflits, des remises en question, bref : du don de soi. Pas juste de l’argent de poche et un téléphone intelligent. Et comment ne pas voir que le Dieu des chrétiens, celui qui nous a créés à sa ressemblance, se comporte plutôt de cette manière-là avec nous ? En se donnant et en respectant notre liberté ? Nous, créatures, nous aspirerions à autres chose ? Un dieu qui encadrerait totalement notre liberté ? Où est la cohérence ? Et quand vient la maturité, devient-on totalement autonome ? Va-t-on enfin pouvoir se passer de Dieu ?

Combien de vieux parents sont encore sollicités par de très grands enfants (on ne parle pas des petits-enfants !) ? Qui a sérieusement rêvé de devenir orphelin, même quand l’héritage est conséquent (ou que les parents aient été vraiment indignes…). Dieu est-il indigne ? Il n’use pas toujours de sa main puissante – mais il tient la nôtre et marche avec nous. Ah, ce Dieu d’amour… Thomas C. Durant expédie le concept du Dieu d’amour avec une petite note de bas de page, parce que l’idée lui semble mal définie. Lui qui prétend qu’on n’a pas besoin de bien connaître les religions pour les combattre. Erreur stratégique ! André Garnier, président 1 Note de bas de page: de Michel-Yves Bolloré et Olivier Bonassies, Guy Trédaniel Éditeur – octobre 2021 À propos des convoyeuses de l’AIr, nous vous signalons cette intéressante rétrospective Devenir convoyeuse de l’Air : quel engagement pour de jeunes Françaises de l’après-guerre (1946-1954)  https://www.cairn.info/revue-les-cahiers-sirice-2021-2-page-51.htm

Au Calendrier Liturgique

14 septembre : Fête de la Croix glorieuse

« Tu as attaché au bois de la croix le salut du genre humain, pour que la vie surgisse à nouveau là où la mort avait pris naissance. » – préface du jour
Cette fête, très ancienne a été instituée après la découverte de la croix du Christ à Jérusalem au IVème siècle. Dans la liturgie actuelle elle marque le terme d’un parcours spirituel de 40 jours qui débute le jour de la fête de la Transfiguration ; pendant cette période nous sommes invités à approfondir le mystère de notre Rédemption en renouvelant notre regard sur la Croix.
La Croix est au centre de la vie chrétienne ; elle est le signe dont nous avons été marqués le jour de notre baptême et que nous traçons sur nous-mêmes jusqu’à plusieurs fois par jour.
Elle nous dit à quel point Jésus nous aime en allant jusqu’à offrir sa vie pour notre salut, pour nous sauver de la mort et du péché.
Ce n’est pas l’objet d‘un supplice infamant qui est célébré, mais l’instrument par lequel tous les hommes sont sauvés, signe de l’amour infini de Dieu, signe de la victoire sur le mal, le péché et la mort, signe annonciateur de la gloire de la Résurrection.
« La Croix est à la fois la souffrance et le trophée de Dieu. Elle est sa souffrance, parce que c’est sur elle qu’il est mort volontairement ; elle est son trophée, parce que le diable y a été blessé et vaincu, et que la mort y a été vaincue avec lui ; les verrous de l’enfer y ont été brisés, et la Croix est devenue le salut du monde entier. » – homélie de St André de Crète pour la Fête de la Croix Glorieuse.
Avec confiance, présentons nos blessures à Jésus pour qu’il en prenne soin, Lui dont l’amour peut agir avec puissance.
Dans l’iconographie de la crucifixion, à la Croix est parfois associée à l’image du pélican, ce qui laisse perplexes bien des visiteurs, et même des fidèles. En effet, selon une légende ancienne, cet oiseau était réputé se percer la poitrine avec son bec pour nourrir ses petits de son sang. Saint Augustin fut le premier à oser le rapprochement avec le Christ dont le flanc percé sur la croix a laissé goutter le sang et l’eau pour notre rédemption.
C’est pourquoi, aujourd’hui encore, on peut voir le pélican, souvent représenté avec ses petits, figurer au sommet de certaines Croix, sur des tabernacles, sur des vitraux, des chapiteaux ou sur des parures liturgiques.

17 septembre : Sainte Hildegarde de Bingen, docteur de l’Église

Hildegarde naît en Rhénanie en 1098 dans une famille noble germanique qui, pour son éducation, la confie très jeune à un monastère bénédictin. Devenue moniale elle est élue abbesse à 38 ans et fonde une nouvelle communauté.
C’est une femme très cultivée et d’une grande spiritualité ; versée aussi bien dans les sciences naturelles, la médecine ou la musique, elle a composé des chants liturgiques qui continuent à être interprétés aujourd’hui et de nombreuses recettes de cuisine ont été élaborées depuis à partir de ses conseils de santé dont la plupart ont été confirmés par la science. Elle entretient des correspondances avec les responsables religieux et les têtes couronnées de son temps.
Très tôt favorisée de visions mystiques, elle « se distingue par sa sainteté de vie et sa sagesse spirituelle » (Benoît XVI). Grand témoin de la foi, vrai maître de théologie, elle voyage beaucoup à la fin de sa vie et prêche devant laïcs et religieux, exhortant clergé et communautés monastiques à une vie conforme à leur vocation. Elle appelle de ses vœux une réforme radicale de l’Eglise, principalement pour corriger les abus du clergé et précise aux clercs qu’un véritable renouveau de la communauté ecclésiale dépend moins du changement des structures que d’un sincère esprit de pénitence et de conversion.
Elle meurt à 81 ans.
Benoît XVI l’a canonisée et proclamée docteur de l’Église en 2012.
« Cette grande femme ‘’ prophétesse ‘’ qui nous parle avec une grande actualité aujourd’hui aussi, à travers sa capacité courageuse à discerner les signes des temps, son amour pour la création, sa médecine, sa poésie, sa musique […], son amour pour le Christ et pour son Église, qui souffrait aussi en ce temps-là, blessée également à cette époque par les péchés des prêtres et des laïcs, et d’autant plus aimée comme corps du Christ. »
Benoît XVI – Audience générale du 1er septembre 2010

 

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Une Minute avec Marie!

La petite Vierge de Nazareth a une place exceptionnelle dans le plan de salut de Dieu : son destin unique dans l'histoire de l'humanité est annoncé depuis les origines et son œuvre se poursuit jusqu'à la fin des temps.

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