
Maurice Rossi (1901-1966) est breveté pilote militaire à 18 ans. Il participe à plusieurs raids et avec Bossoutrot bat le record de distance en circuit fermé avec un vol de 75h 23mn entre le 26 février et le 1er mars 1931. Les deux pilotes récidivent l’année suivante avec un vol de 76h 24mn.
Paul Codos (1896-1960) est un ancien ouvrier typographe venu ensuite au pilotage. Pilote de ligne, il établit ou bat plusieurs records de distance, de durée, de vitesse.
Le 5 août 1933, les deux aviateurs français décollent de New-York et mettent le cap sur Cherbourg. Durant la traversée, ils luttent pendant cinq heures dans la tempête, survolent Cherbourg et Paris pour se diriger ensuite vers Rhodes avant de se poser à Rayak à une cinquantaine de km à l’Est de Beyrouth. Avec leur Blériot 110 équipé d’un moteur Hispano-Suiza de 600 CV, ils viennent de battre le record de distance parcourue en ligne droite sans escale avec 9 104 km, en un peu plus de 55 h de vol à une vitesse moyenne de 164 km/h.
Après leur atterrissage, Codos, malgré le record battu, émet un regret : « C’est navrant ! Avec cet avion et ce moteur, sans le mauvais temps de la traversée, nous aurions pu dépasser les 10 000 km » !
Bien des années plus tard, Robert Lamoureux – 13 ans à l’époque du raid et très enthousiasmé – rendra hommage à Codos et Rossi :
http://fandavion.free.fr/Codos%20Paul%20et%20Maurice%20Rossi.htm
On apprend ainsi qu’au départ du raid, les roues du Blériot ont quitté le sol alors qu’il ne restait que 50 m devant l’avion avant la fin de la piste qui en faisait 1 250 ! On ignore quelle était la vitesse de décollage de l’avion à pleine charge, mais on sait qu’à 100-120 km/h cela représente moins de 2 secondes !!!
Présentant leur exploit dans un ouvrage intitulé Grands raids d’avions, l’auteur Jacques Mortane, note sobrement : « Codos, pilote commercial – mais non commerçant, – aussi bien que Rossi, pilote militaire, n’avaient en vue aucun intérêt matériel, ce qui prouve que s’il existe encore un idéal, c’est chez de tels héros qu’on est sûr de le rencontrer. »
Chapeau, Messieurs !