Dans un contexte préélectoral tendu et polarisé, nous vous proposons de prier pour la France et pour ses responsables politiques, actuels et futurs, pour qu’à travers eux quelque chose de la volonté de Dieu puisse se réaliser dans notre pays. Qu’en dehors de toute considération idéologique ou personnelle, ils aient la lucidité et le courage d’œuvrer pour le bien commun et le bien de tous.
Implorer les grâces divines pour son pays et ses gouvernants nous était déjà recommandé par Saint Paul et c’est une tradition qui est restée ancrée depuis chez les chrétiens :
« J’encourage, avant tout, à faire des demandes, des prières, des intercessions et des actions de grâce pour tous les hommes, pour les chefs d’État et tous ceux qui exercent l’autorité, afin que nous puissions mener notre vie dans la tranquillité et le calme, en toute piété et dignité. » (1 Timothée 2,1-4).
Dans le missel romain, on trouve ainsi cette belle prière :
« Dieu qui veille sur notre monde,
regarde le pays où tu nous as donné de vivre ;
accorde à tous ses habitants de rechercher le bien commun,
à ceux qui nous gouvernent de le faire avec sagesse,
afin qu’il y ait parmi nous plus de justice
et dans le monde entier plus de bonheur et de paix.
Amen. »
Et pour nous-mêmes, demandons l’aide de l’Esprit Saint pour éclairer notre discernement face aux choix que nous allons devoir faire :
« Laissez-vous renouveler par la transformation spirituelle de votre pensée. Revêtez-vous de l’homme nouveau, créé, selon Dieu, dans la justice et la sainteté conformes à la vérité. (Ep 4, 23)Et quid du bien commun ?
Nous n’avons pas la compétence qui nous permettrait de développer ici la notion de bien commun, fondamentale dans la doctrine sociale de l’Église. Mais ces quelques citations et leur références peuvent nous aider dans notre réflexion personnelle en aiguisant notre désir d’en connaître davantage :
« Rassemblez-vous pour rechercher ensemble ce qui est de l’intérêt commun »
(Barnabé, ép. 4, 10)
Pie XII définissait le bien commun comme « la réalisation durable des conditions extérieures nécessaires à l’ensemble des citoyens pour le développement de leurs qualités, de leurs fonctions, de leur vie matérielle, intellectuelle et religieuse » (message de Noël 1942).
Léon XIII l’avait déjà précisé : « Dans une société bien constituée, il doit se trouver une certaine abondance de biens extérieurs dont l’usage est requis à l’exercice de la vertu » (Rerum Novarum, n. 28 – 1891).
« Le droit à la propriété privée est subordonné à celui de l’usage commun, à la destination universelle des biens » (Laborem exercens, n. 14 -1981).
« Le bien commun ne consiste pas dans la simple somme des biens particuliers de chaque sujet du corps social. Étant à tous et à chacun, il est et demeure commun, car indivisible et parce qu’il n’est possible qu’ensemble de l’atteindre, de l’accroître et de le conserver, notamment en vue de l’avenir » (Compendium de la doctrine sociale de l’Église, § 164).
Gaudium et Spes (I, 20) définit « la promotion du bien commun » comme « l’ensemble des conditions sociales qui permettent, tant au groupe qu’à chacun de leurs membres, d’atteindre leur perfection d’une façon plus totale et plus aisée ». Nourriture, vêtement, habitat, droit de choisir librement son état de vie, de fonder une famille, droit à l’éducation, au travail, au respect, à une information convenable, droit d’agir selon la droite règle de sa conscience, droit à la sauvegarde de la vie privée et à une juste liberté y compris en matière religieuse font partie de ces « conditions sociales qui permettent à l’homme de mener une vie vraiment humaine.
Enfin, le « Parcours Zachée » de la Communauté de l’Emmanuel permet de bien s’approprier ces textes par l’étude de la doctrine sociale de l’Eglise et de les mettre en oeuvre dans son quotidien par de petits travaux pratiques :
https://zachee.com/le-parcours-zachee/quest-ce-que-le-parcours-zachee/