L'édito par André Garnier

De l’Obéissance…

L’émotion du décès de François s’estompe déjà, et les esprits se tournent vers le conclave qui doit élire son successeur. Les noms se bousculent, on scrute les parcours et les idées. Sera-t-il le fils spirituel de François, de Benoît XVI, de Jean-Paul II ? Parmi toutes les qualités requises qui reviennent dans la plupart des chroniques, on note en particulier l’inclination à la concertation et la volonté de réaliser l’unité. En filigrane, on devine les reproches qui sont faits là à la gouvernance de François – notamment depuis des milieux catholiques dits « éclairés ».

Il est assez amusant de constater que l’on aurait souhaité voir chez notre défunt Saint Père ces qualités que l’on n’attend peu ou plus chez nos hommes politiques, et que, paradoxalement, on a volontiers interprété des propos « pastoraux » à une aune terriblement politique.

Sur cet éclatement politique, on ne peut qu’être effaré par le morcellement qui s’est opéré ces dernières décennies au sein de nos sociétés occidentales : le clivage droite-gauche, qui s’articulait naguère autour des places respectives du marché et de l’Etat, et de l’organisation sociale qui en découlait, s’est singulièrement complexifié avec la prise en compte d’une conscience écologique, la pression culturelle de l’immigration, la montée en puissance de l’islam, la remise en question du noyau de la société, la famille, l’introduction des problématiques de genre, et j’en passe. Finies les alliances politiques à peu près stables, tous les partis se cherchent et ratissent large pour trouver une majorité, quand ils ne se déchirent pas joyeusement entre courants internes… Et chaque « chef » politique se trouve une niche !

Sur l’interprétation de propos « pastoraux », on ne peut qu’être estomaqué (par exemple) par la récupération qui a été faite de l’attention portée aux pauvres et aux étrangers. Cette attention, elle traverse tout l’Ancien et le Nouveau Testaments, et le problème est d’une brûlante actualité. La seule injonction à entendre, c’est qu’il faut travailler à trouver une solution à ce problème, l’Église ne peut pas se taire là-dessus – mais la déclinaison demeure de la responsabilité des États. Alors, pourquoi tant de cris ? C’est que c’est une vraie bombe politique, et que tous les bords ont des tas d’idées contradictoires sur la question : le Diable est dans les détails. Les États croulent sous la pression, et, en Europe, s’y attaquent avec une prudence de sioux qui confine à l’inaction, alors que la maison brûle. Alors, quand François jette le pavé dans la mare… Certains auraient peut-être souhaité de sa part un mot politique plus fort – à la condition exclusive bien sûr que ce mot aille dans leur sens ! Ou alors, le faire taire ?

Ici se pose la question de ce qu’est un chef, qu’il soit chef d’Etat, un chef militaire, un chef pilote, le chef de l’Eglise catholique… et peut-être aussi de ce qu’il convient d’attendre de nous, les citoyens, les subordonnés, les collaborateurs, les fidèles…

Le chef d’Etat, en France, articule son projet autour… d’une « certaine idée de la France ». Depuis Charles de Gaulle, les projets se sont télescopés, plus ou moins clairs, racoleurs, efficaces, rassembleurs ou clivants. L’idée, c’est de décrocher une majorité, si possible pas par défaut (rassembler des votes « pour » et pas des votes « contre »). On l’a vu plus haut, c’est de plus en plus compliqué. Chaque citoyen appelé à réfléchir s’est fait son idée de l’intérêt général – et de son intérêt particulier.

Le chef militaire, c’est plus simple : chaque soldat un peu réfléchi a en tête la notion du service de la Nation (ses proches) contre l’ennemi de l’extérieur, ces féroces soldats qui viennent jusque dans vos bras, etc. Quant au chef, « vous lui obéirez en tout ce qu’il vous commandera pour le bien du service, l’exécution des règlements militaires, l’observation des lois et le succès des armes de la France ». Cela dit assez quelle est l’étendue, mais aussi la limite de son mandat. Charge à lui de remplir sa mission avec justice et humanité (ce qui n’est pas rien).

Les chefs aéronautiques en compagnie n’ont pas d’autre légitimité ni d’autre façon de procéder : on remplacera quand même les règlements militaire par le manuel d’exploitation et le succès des armes de la France par le succès commercial de la compagnie.

Dans ces deux dernières entités, on remarque un point commun : normalement, on sait ce qu’on fait en signant son engagement, et personne (en France et en 2025) ne vous retient si vous êtes en désaccord (à condition de ne pas poser les armes ou la sacoche n’importe où ou n’importe quand).

Dans la première entité, on ne choisit pas sa patrie. Mais on peut choisir d’émigrer si le désaccord est vraiment profond.

Et dans la dernière entité ?

Là, ce que je trouve cocasse, c’est que bon nombre de contestataires n’ont manifestement pas le goût de s’extraire de l’Eglise catholique, alors même qu’ils sont convaincus que le chef (voire l’institution) a de très mauvaises idées. Mais l’obéissance que l’on attend d’un fidèle est la même que celle que l’on attend du citoyen, du militaire, etc. On remplace les lois et les règlements par l’Evangile (François a-t-il prescrit ou écrit quoi que ce soit en contradiction ?), le catéchisme, les encycliques, etc (qui se targue d’avoir tout lu, tout compris et acquiescé à tout ?). Si l’on ne reconnaît pas le chef et les textes, on n’adhère plus à l’Eglise, et il faut en tirer les conséquences.

Oui, mais, là, il faut du courage. On est parfois beaucoup plus audible et on se gonfle d’importance en protestant à l’intérieur plutôt qu’à l’extérieur de l’institution. Le ver est beaucoup plus pernicieux quand il est dans le fruit ! Peut-être que, plus on moins consciemment, on pressent que s’arracher de l’Eglise, c’est aussi s’arracher du Christ ? Ou voudrait-on utiliser l’Eglise comme caisse de résonance de ses propres convictions ?

Le Christ lui-même a-t-il tout sacrifié à la concertation et à l’unité ? Non. Il n’a pas choisi de retenir les disciples qui trouvaient sa parole trop rude. Il n’a pas pris l’avis de Pierre qui ne voulait point entendre parler du martyre de son maître, et l’a au contraire ô combien sévèrement rabroué. Il a même annoncé la division dans les familles !

L’unité et la fraternité dans l’Eglise, c’est d’abord notre volonté à nous de discerner et de nous accorder à la parole de la tête de l’Eglise, le Christ, et d’écouter et comprendre ce que le Pape et l’Eglise ont à nous en dire. Au delà de nos sensibilités (rites et traditions, j’ai déjà commis sur le sujet…), si tout cela est cohérent, raisonnablement juste et humain, nous avons un devoir d’obéissance (« vers qui irions-nous ? »). Dans les armées et l’aéronautique civile, il n’y a pas d’autre voie. Si nous croyons dans l’objectif, donnons-nous les moyens : adhérons ! Et nous avons un truc en plus : si nous n’arrivons pas à tout assimiler, il nous reste la foi et la prière.

André Garnier, Président.

Au Calendrier Liturgique

ascension

Au calendrier liturgique

29 mai : Ascension

L’Ascension désigne la montée de Jésus au ciel, comme le décrivent l’Évangile (Lc 24, 50 ; Mc 16, 19) et les Actes des Apôtres (1, 11) : à Béthanie, Jésus bénit ses Apôtres et s’élève vers le ciel ; il se sépare d’eux… une nuée le dérobe ensuite à leur regard ; Il disparaît et ne leur apparaîtra plus. Et deux anges leur annoncent que le Christ qui vient de remonter dans les cieux en redescendra à la fin du monde : « Galiléens, pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? Ce Jésus qui a été enlevé au ciel d’auprès de vous, viendra de la même manière que vous l’avez vu s’en aller vers le ciel. »

Quel sens profond pour nous chrétiens qui célébrons cette fête, 40 jours après celle de Pâques – donc systématiquement un jeudi ?

« Jésus Christ, après avoir offert pour les péchés un unique sacrifice, s’est assis pour toujours à la droite de Dieu. »He 10, 12

L’Ascension est l’accomplissement du mystère de Pâques, le couronnement de toute la vie de Jésus : pour nous, Il s’est abaissé jusqu’à la mort (Ph 2, 7-9), afin que nous soyons élevés jusqu’à la gloire divine. « Et Deus homo factus est ut homo Deus fieret » (Saint Augustin) : Dieu s’est fait homme pour que l’homme puisse devenir Dieu. Rien de moins !

C’est ainsi que Jésus est appelé le nouvel Adam, lui qui nous à rouvert les portes du salut et de l’éternité après le péché de nos premiers parents.

Il nous faut maintenant, comme les apôtres, élever nos regards vers le ciel avec foi et espérance.
Nous attendons deux choses, promises par Jésus :

Nous attendons le don de son Esprit qui s’est réalisé pour les apôtres à la Pentecôte et pour nous, par notre baptême, notre confirmation et par son action discrète dans nos cœurs, désirée et reçue avec confiance et humilité.

Nous attendons son retour en gloire, pour conclure l’histoire des hommes. Cette seconde venue de Jésus-Christ à la fin des temps – qu’on appelle la Parousie – sera marquée par le jugement dernier où Il évaluera non seulement nos actes, mais aussi les intentions de notre cœur. Ce retour consacrera la victoire définitive de l’amour et de la justice sur le péché et sur la mort et l’établissement définitif du Royaume de Dieu.

Cette espérance nous invite à agir dans ce sens avec vigilance dans notre vie quotidienne.

« Et il monta au ciel ; il est assis à la droite du Père.Il reviendra dans la gloire, pour juger les vivants et les morts et son règne n’aura pas de fin. » Credo de Nicée-Constantinople

 

 

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