L'édito par André Garnier

De la terre…

Messe de semaine le matin : une fois de plus, je ne suis pas bien réveillé, et j’écoute, pas très concentré, la fameuse parabole du semeur (Matthieu 13, 1-9 par exemple). Ce jour-là, on ne va pas plus loin, et on n’entend pas Jésus expliquer à ses disciples le sens de la parabole. Et l’esprit divague : mais que lui veut-on, à cette terre ?

J’ai la chance d’avoir un bout de jardin à entretenir (je parle de chance, mais quand j’ai d’autres chats à fouetter ou simplement la flemme, parfois, j’en doute…).

Cela ne fait pas de moi un agriculteur chevronné, mais cela me donne l’opportunité, à mon petit niveau, de m’émerveiller de la vitalité de la Création au fil des saisons, et de participer à sa splendeur en essayant de tirer la friche du côté du jardin. Je remplis, à ma petite mesure toujours, le rôle que le Père a assigné à Adam de travailler le jardin d’Eden. Mais, serait-ce la conséquence du péché originel, cette fichue glaise du Bretonneux nécessite un sérieux travail et pas mal d’amendement pour arriver à produire une pelouse drue et verte, pas trop spongieuse l’hiver ni trop brûlée l’été, ni asphyxiée par la mousse ! Faut-il préciser que les remontrances verbales, même sévères, n’ont aucun effet… Je ne crois même pas avoir essayé.

Alors, la terre et le semeur de l’Evangile… Comment la terre pourrait-elle produire du fruit si elle n’a pas été préparée avant les semailles ? Comment la terre du chemin pourrait d’elle-même s’extraire les cailloux (vision terrible de la champagne berrichonne où le calcaire affleure partout !) et s’ameublir pour accueillir les racines ? Comment pourrait-elle s’arracher les ronces (et au passage, comment ensuite fabriquer la confiture de mûres qui va donner une toute autre saveur au pain) ? Si l’homme est bien à l’image de la terre, il est bien irresponsable, une pierre sur le chemin… Limites d’une parabole ?

Mais non : même à l’époque du Christ, la terre avait déjà été préparée par les prophètes et les écritures. L’Esprit habitait la terre et l’avait travaillée. Sinon, l’humanité n’eût été qu’une friche dans laquelle la parole du Fils se serait perdue.

C’est peut-être la seule responsabilité que l’on attend de la terre : se laisser travailler. Toutes les terres ne se valent pas : la terre de la Beauce est grasse et fertile ; il faut retourner, épierrer, remonter (si, si, depuis le bas de la pente, tout le terreau qui a glissé la saison précédente) et fumer copieusement la terre des montagnes de la Savoie pour en tirer quelque chose, le travail de plusieurs générations !

L’Esprit souffle où il veut, et nous travaille comme il le veut. Il fait des saints avec des criminels, mais peut aussi laisser végéter un médiocre dans sa médiocrité. Tout ne dépend pas de nous. Laissons au moins remonter les cailloux au passage de la charrue : le laboureur en fera des murets et la prochaine récolte sera meilleure. C’est l’affaire d’une vie !

André Garnier, Président.

Au Calendrier Liturgique

st joseph

Saint-Joseph, comme Marie, s’est totalement abandonné à la divine Providence. Nous les fêtons à une semaine d’intervalle ; en cette année où nous sommes plus particulièrement appelés à l’espérance qui ne déçoit pas, c’est une occasion de méditer sur leur complète acceptation de la volonté de Dieu qui préfigure celle de Jésus lors de sa Passion, et de rendre grâce.

19 mars : Saint Joseph, époux de la Bienheureuse Vierge Marie

Il en a fallu à Saint Joseph de la confiance en Dieu face aux incertitudes et aux mauvaises surprises ! Découvrir sa fiancée enceinte avant d’avoir vécu avec elle ; voyager à dos de bourricot avec une épouse en fin de grossesse… pour se voir refuser le gîte sans pitié ; devoir s’enfuir au débotté avec un bébé dans les mêmes conditions d’inconfort à des centaines de kilomètres ; tout cela, il l’a accepté sans avoir été préalablement « briefé » sur plan de Dieu, sans s’être acharné à comprendre d’abord.

 
25 mars : Annonciation du Seigneur

L’Annonciation commémore l’annonce faite à Marie de sa future maternité par l’ange Gabriel :

Il lui explique qu’elle va concevoir un fils par l’action de l’Esprit-Saint ; elle l’appellera Jésus, il sera le Messie attendu par le peuple juif pour libérer Israël ; il sera roi et son règne n’aura pas de fin ; il sera le Sauveur du monde venu restaurer le lien avec Dieu (Lc 1, 26-38).

Marie est « toute bouleversée », nous dit Saint Jean, mais elle garde son bon sens. Elle connaissait certes un « précédent » à cette annonce d’une naissance miraculeuse faite à Sara, l’épouse d’Abraham ; mais il s’agissait alors d’un problème d’infertilité persistante dans un couple marié. Alors elle ose questionner l’ange sur la « faisabilité » de cette promesse.

Et la réponse de l’ange n’est pas très éclairante, avouons-le : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre. »

Marie sait aussi que la première réaction de Sara avait été de rire en entendant la promesse (Gn 18, 10-15). Mais elle se rappelle également que « le Seigneur visita Sara comme Il l’avait annoncé » (Gn 21, 1) et que rien n’est impossible à Dieu ; ce que lui rappelle Gabriel. Dieu promet et attend une réponse.

C’est alors le moment où sa foi reprend force et où se révèlent sa confiance absolue en Dieu, son obéissance et sa disponibilité parfaites face à son appel alors qu’elle ne connaît pas vraiment le plan de Dieu :

« Je suis la servante du Seigneur ; qu’il m’advienne selon ta parole. »

C’est le moment clé dans l’histoire du salut où s’accomplit la prophétie d’Isaïe : « C’est pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera un signe : Voici que la vierge est enceinte, elle enfantera un fils, qu’elle appellera Emmanuel (c’est-à-dire : Dieu-avec-nous) » (Is 7, 14).

« Par l’Esprit saint, il a pris chair de la bienheureuse Vierge Marie et s’est fait homme. »

Marie, toi qui as su dire OUI, apprends-nous-à accueillir la parole de Dieu dans nos vies quand Il nous sollicite, même si cela nous bouleverse et vient chambouler nos plans. Apprends-nous à laisser la priorité à sa volonté et non à la nôtre comme Jésus nous l’a montré au Jardin des Oliviers : « Que ta volonté soit faite et non la mienne » (Lc 22, 42).

Nous pouvons y repenser lorsque nous récitons le Notre Père : « Que ta volonté soit faite sur la Terre comme au Ciel ».

 « Je vais essayer  » l’ascèse du oui  » : dire oui à tout ce qui est bien. »

Bx Faustino Pérez-Manglano

Les paroles de l’ange et de Marie dans le récit de l’Annonciation sont reprises en partie dans la prière de l’Angélus. Depuis le XIVe siècle, elle se prie trois fois par jour, le matin, à midi et le soir. Bien des clochers appellent encore à cette prière qui nous invite à méditer sur les mystères de l’Annonciation et de l’Incarnation :

               ℣. L’ange du Seigneur apporta l’annonce à Marie
          ℟. Et elle conçut du Saint-Esprit.

                              Je vous salue Marie…

               ℣. Voici la Servante du Seigneur
            ℟. Qu’il me soit fait selon votre parole.

                              Je vous salue Marie…

               ℣. Et le Verbe s’est fait chair
   ℟. Et il a habité parmi nous.

                              Je vous salue Marie…

               ℣. Priez pour nous, sainte Mère de Dieu
            ℟. Afin que nous soyons rendus dignes des promesses du Christ.

               ℣. Prions. Que ta grâce, Seigneur, se répande en nos cœurs. Par le message de l’ange, tu nous as fait connaître l’Incarnation de ton Fils bien aimé, conduis-nous, par sa passion et par sa croix jusqu’à la gloire de la Résurrection. Par le Christ, notre Seigneur.

               ℟. Amen.

 

 

Une Minute avec Marie!

La petite Vierge de Nazareth a une place exceptionnelle dans le plan de salut de Dieu : son destin unique dans l'histoire de l'humanité est annoncé depuis les origines et son œuvre se poursuit jusqu'à la fin des temps.

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