Où es-tu ? Cette question, Dieu je te l’ai posée toute mon enfance.

Enfance meurtrie par des violences physiques et morales. Violences quasi quotidiennes avec par moment un soupçon d’affection de la part de nos parents. Je t’ai prié tous les jours, de mes huit ans à mes dix huit ans, pour que cessent ces violences familiales. Mais rien. Ça a continué malgré mes supplications jusqu’à me retrouver à la rue à mes 18 ans. Où étais-tu ? Toi qui ne semblais pas être intéressé par la vie que tu m’avais pourtant donnée.

Heureusement, à cette époque on trouvait du travail, ce qui permettait de prendre sa vie en main. Mais que faire de cette liberté totale que l’on n’a jamais eue ?

Trop de questions, trop de méfiance envers les autres, trop de doute vis-à-vis de toi mon Dieu pour que cette liberté trouvée soit une joie. Une errance de la pensée entre cette envie de vivre et ne pas savoir comment on s’y prend. Pour ne plus penser, durant 1 an ½ je me donnais à fond dans le travail du lundi au vendredi, puis le Week end c’était la rencontre avec le milieu de l’héroïne. Ne pas penser, ne pas réfléchir était à ce moment-là, ma seule motivation. Puis lors de ma vingtième année, au moment de Noel, durant la dernière semaine de l’Avent, tu es venu sans que je sache que c’était toi. Je ne sais effectivement pas pourquoi en ce soir d’hiver où il faisait nuit et froid, je suis ressortie de chez moi pour me rendre chez mes parents. En chemin, je suis passée par l’église de ma ville. Je suis rentrée discrètement, pour ne surtout pas rencontrer quelqu’un. Je voulais voir la petite lumière rouge que j’avais remarquée enfant, puisque c’était dans cette église que nous faisions le kt. Je voulais ne voir personne et n’entendre que le silence de l’église. C’est au cœur de ce silence que j’ai pu t’entendre. Ma question à ce moment était simple « Vivre oui, mais pas comme cela. A quoi ça sert d’avoir vingt ans et de se détruire. S’il n’y a pas d’issue j’arrête tout. Une over dose, c’est simple. ». Vivre oui, mais comment on fait ? Tout est à apprendre. J’ai vingt ans de retard. Face à cette lumière rouge, tu m’as fait repenser à ce prêtre qui nous accueillait pendant que les mamans allaient au marché. Ce prêtre l’abbé Denis Ducoin, nous parlait de Dieu, de Jésus, de Marie et Joseph, une famille normale où on s’aimait. Ce prêtre nous parlait de la vie et nous disait que quoi qu’il arrive la vie est belle. C’est le seul adulte qui m’a donné envie de grandir. A ce moment-là je me suis dit « Mon Dieu, lui n’a pas pu nous mentir. Si mon Dieu c’est vrai que la vie est belle, alors où est la porte qu’il faut prendre pour pouvoir la vivre ? Si c’était toi, mon Dieu la porte à franchir. »

Je suis ressortie de l’église avec cette pensée, et dès cet instant j’ai cheminé tant bien que mal avec toi, mais la différence était que je savais que tu étais présent dans ma vie. Puis tu as mis quelques années plus tard celui qui est devenu mon mari et le père de nos enfants.

Malgré toutes nos épreuves vécues ou à vivre, je sais que je ne suis pas seule. Aujourd’hui je prie tous les jours pour les autres. Pour moi, je préfère te rencontrer lors des temps d’adoration une fois par semaine.

Merci mon Dieu pour ta présence.                   

                Catherine

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