Aumônerie Catholique : Accueil et Soutien à CDG et Orly

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Les news de l’Aumônerie Catholique

des Aéroports de Paris-Orly et Paris-Charles de Gaulle

Automne 2024

En ce temps d’automne, après un été bien chargé, vous retrouverez dans ce numéro, comme à l’accoutumée, des retours sur images, des articles, des témoignages et de quoi vous nourrir spirituellement… C’est notre mission que de de vous faire vivre la réalité quotidienne de nos plateformes.

Ma première impression…

Je suis Sœur Céline Dsouza, originaire du sud de l’Inde, religieuse appartenant à la congrégation des sœurs de la petite fleur de Béthanie. La congrégation des sœurs de la petite fleur de Béthanie est une congrégation d’origine indienne, de droit pontifical, fondée le 16 juillet 1921, à Mangalore en Inde par SD Mgr Raymond FC Mascarenhas avec 4 pionnières. Elle est composée de 1500 Sœurs réparties dans 194 communautés : Inde, Népal, Vatican, Italie, Allemagne, France, Mauritanie,

Tanzanie et Sénégal, depuis 20 ans. Plus de 1000 laïcs associés provenant d’Inde, d’Allemagne, du Sénégal et d’Italie partagent notre Charisme. Quel est-il ? Être servantes du Seigneur en partageant l’amour compatissant de Jésus avec tous, spécialement avec les plus pauvres.

Nous sommes quelques religieuses ici en France, réparties en 2 communautés, Nous sommes sous le patronage de la Vierge Marie, Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et Ste Marie, Ste Marthe et St Lazare de Béthanie.

Comme jeune religieuse j’ai d’abord servi au nord de l’Inde. Juste après mes vœux perpétuels j’ai été envoyée en mission en Mauritanie, j’ai passé 11 ans en Mauritanie et un an au Sénégal. Depuis 2016 je suis en France dans le Diocèse de Pontoise impliquée dans les ministères pastoraux de la paroisse. Actuellement je suis à Sarcelles, aidant à temps partiel la paroisse pour l’accueil, le catéchisme, la préparation des sacrements avec les enfants du primaire.

Le 11 avril 2024, j’ai reçu un appel de Monseigneur Lalanne, me demandant d’assurer un service à temps partiel à l’aéroport de Roissy CDG et j’ai été très surprise ! Quel service puis-je rendre à l’aéroport ? J’ai demandé à l’évêque ce que j’allais y faire. Il m’a dit d’y aller passer une journée avec le Père Piotr et le Diacre Cyril, pour découvrir ce que font les aumôniers d’aéroport. J’ai donc décidé d’aller leur rendre visite pour découvrir exactement ce que je suis appelée à faire.

Le 24 avril j’ai passé avec eux une journée entière à l’aéroport. J’ai visité les différents terminaux, quelques personnes, les personnels, etc… Ils m’ont expliqué les différents types de services que l’on peut rendre.

J’ai reçu la lettre de mission de mon évêque pour servir comme aumônier d’aéroport avec le Père Piotr et le diacre Cyril. Je suis heureuse de faire partie de cette équipe. Pour le moment je découvre ma mission et mon territoire. Je compte sur vous tous pour m’aider à remplir cette belle mission de l’annonce du Christ au sein des Aéroports de Paris.

Interview d’une ROSE des Iles,

Aumônier Catholique à l’Aéroport Charles de Gaulle

Chère Louisiane, après huit années et demi passées au sein de l’aumônerie des Aéroports de Paris (ADP), parle-moi de cette mission atypique. Comment as-tu vécu ces années missionnaires au sein d’un aéroport et plus précisément à Charles de Gaulle ?

Comment as-tu été « recrutée » ?

C’est vraiment un appel providentiel. À quelques jours d’intervalles, deux personnes sans se connaitre, m’ont contactée pour me parler de cette mission. Je n’étais surtout pas intéressée car Roissy était trop loin et je ne connaissais pas le fonctionnement d’une aumônerie.

Et quelques temps plus tard, une amie m’appelle et me reparle à nouveau de cette mission en insistant sur le fait que je devais envoyer mon CV. Et c’est ainsi que je me suis portée candidate. Plusieurs candidats ont été interviewés et c’est moi qui ai eu la joie de recevoir cette mission.

Et le 8 décembre 2015, suite à l’entretien téléphonique avec Yves de BRUNHOFF, responsable de l’aumônerie catholique de l’aéroport Paris Charles de Gaulle, j’apprenais que ma candidature avait été retenue pour cette magnifique mission.

J’ai tenu à me rendre sur place, afin de voir et de comprendre en quoi consiste ce service, en passant une demi-journée sur terrain.

Comment as-tu accueilli cet appel à la mission, dans un lieu où certainement tu ignorais que cela puisse exister, toi qui par ailleurs, a déjà une vie missionnaire telle qu’on peut l’imaginer pour la catholique engagée que tu es ?

J’ai tout de suite su et ressenti que je me plairais dans cet endroit hors du commun, carrefour des nations où se croisent tant d’hommes et de femmes de toutes langues, races et de tous niveaux sociaux-culturels.

Ma mission débuta en janvier 2016, et ce fut pour moi une expérience humaine

et formatrice. Unique. Chaque jour fut différent jamais de routine.

Je savais à quelle heure j’arrivais à l’aéroport mais ne pouvais jamais dire à quelle heure je pourrais rentrer chez moi. Quant à comment pourrait se dérouler la journée, je n’en avais aucune notion. Tout était accueilli. Il s’agissait pour moi d’être disponible.

« Il y a un moment pour tout, et un temps pour chaque chose sous le ciel : un temps pour donner la vie, et un temps pour mourir ; un temps pour planter, et un temps pour arracher. Un temps pour déchirer, et un temps pour coudre ; un temps pour se taire, et un temps pour parler. Je me suis dit : le juste et l’injuste, Dieu les jugera, car il y a un temps pour chaque chose et un jugement pour chaque action ». Ecclésiaste 3,1-2, 7,17

J’ai beaucoup aimé cette mission, je me suis sentie comme un poisson dans la mer, ou que dirai-je, comme un oiseau dans le ciel. J’ai parcouru la terre et j’y ai fait le tour et y ai rencontré le monde en ayant pour seul langage, celui de l’Amour, la langue universelle comprise de tous. Je souhaite cette expérience à chacun.

Peux-tu me parler de quelques faits marquants au cours de ces années ?

Durant toutes ces années que de visages, de confidences, d’amitié, de rencontres éphémères, passagères, journalières, fidèles ! Que d’anecdotes !

De tous ces moments je garde un souvenir très émouvant et plein d’action de grâce de joie et de reconnaissance en pensant particulièrement très fort à Dominique, Koumba, Saturnin et Emmanuel.

Pourrais-tu citer quelques anecdotes ?

 Dans un nombre incalculable d’anecdotes, je partagerais ces 4 petits témoignages pour résumer cette magnifique mission :

Un lundi soir 17h30, la clé sur la porte du bureau de l’aumônerie du 2F, car je dois impérativement être à Paris pour une réunion hebdomadaire à 19h. Un monsieur arrive en trombe, essoufflé, tellement il a couru. Il me stoppe « Je suis prêtre je voudrais célébrer une messe ». « Mon avion avait du retard par suite d’une escale plus longue que prévue. À son allure, il n’en avait pas l’air !

« L’habit ne fait pas le moine » heureusement.

S’il vous plait, me dit-il, je vous en supplie, cela fait 32 ans que je suis prêtre et je n’ai jamais raté une messe ». « Durant ce long voyage j’ai prié, harcelé mon ange gardien pour que je puisse célébrer une messe ce jour » Bien évidemment, j’ai été très touchée par l’histoire de ce saint prêtre, qui a dit cette messe pour mes intentions et celles de ma famille. Il venait d’Amérique centrale, pour se rendre à Lisieux et Lourdes avant de partir à Nice pour célébrer le mariage de son neveu et filleul.

Un jour j’ai accompagné à l’embarquement un couple assez angoissé qui partait en Asie dans un orphelinat en vue de l’adoption d’une petite fille et au bout d’un mois je les accueillais à

nouveau mais cette fois-ci ils étaient de retour à 3 et très heureux.

Je partagerais cette anecdote du mois d’Août, il est environ 9h, un coup de téléphone de Pierre. Nous nous rendons au Terminal E pour accueillir une famille en provenance de la Guadeloupe. Le mari, la femme et la sœur de Madame. À noter que ce monsieur venait marier deux de ses enfants à quelques jours d’intervalles. Cet homme, en débarquant de l’avion, tombe inanimé. Les urgences sont présentes. Massage cardiaque, mais hélas ! c’est fini. Il faut prendre en charge la famille, l’accompagner pour réceptionner les bagages et user de beaucoup de psychologie car elle ne sait pas que le monsieur est décédé. Cette journée fut longue pour chacun. Nous sommes restés toute la journée avec cette famille pour les aider dans toutes les démarches avec les pompes funèbres, l’organisation et la préparation de la cérémonie religieuse avant le départ du corps à la douane d’Orly.

Un mardi vers 9h30, à la suite de l’eucharistie du matin avec Yves, j’aperçois une religieuse au Terminal 1. Nous nous dirigeons vers elle. Elle est asiatique et déboussolée ne parle pas un mot de français, mais une autre dame en habit civil à ses côtés nous répond et nous explique leur difficulté. Elles sont affolées. En fait, une autre sœur est gardée, il lui manque un document administratif pour entrer en France, sans cela elle sera rapatriée dans son pays. Ce sont des sœurs du Viet Nam qui arrivent pour un congrès international jubilaire des Filles de la Charité de la Rue du Bac. En un mot, Yves a téléphoné partout, cherché de l’aide auprès de connaissances, usé d’internet, et miracle ! Avec la grâce de Dieu nous avons pu enfin avoir ce document manquant à l’autre bout du monde et la sœur fut libérée aux environs de 17 heures. Cette sœur, à mon avis, n’oubliera pas de sitôt son arrivée en France !

Ce n’est qu’un au revoir Louisiane

Tu citais plus haut, L’Ecclésiaste 3,1-2, 7,17 : « Il y a un temps pour tout … »

Aujourd’hui est venu pour toi le temps de dire au revoir à ce lieu de mission que tu as appris à connaître chemin faisant, de dire au revoir à tes collègues aumôniers, mais aussi aux nombreux membres du personnel que tu as côtoyés durant ces huit ans et demi au sein des Aéroports de Paris.

C’est ainsi que le 31 juillet 2024, les membres de l’aumônerie interreligieuse, quelques employés de la plateforme mais aussi des amis d’enfance de Louisiane en présence de Valérie SENENTZ, Directrice des aérogares de Paris Charles de Gaulle, se sont retrouvés pour partager le verre de l’amitié et te dire au revoir et merci chère Louisiane pour tes bons et loyaux services accomplis dans la plus grande discrétion.

Pour conclure que voudrais-tu dire à ceux et celles qui pourraient être intéressés par cette mission inimaginable, mais tellement riche humainement parlant ?

Essayer c’est l’adopter ! Vous ne le regretterez pas. Oui, là aussi, « La moisson est abondante mais les ouvriers sont peu nombreux. » Matthieu 9, 37-38

 Pasteur d’aéroport ?

 Stéphane Arkhipoff a succédé début juillet 2024 au pasteur David Gonzalez. Il nous présente brièvement son parcours, et son approche du ministère d’aumônier d’aéroport.

Stéphane, peux-tu nous dire brièvement qui tu es ?

Je suis d’abord un père de famille de 59 ans, qui a la joie d’avoir 4 enfants et 3 petits-enfants, plus un quatrième que doit nous livrer le Père Noël ! Directeur d’hôpital de profession, j’ai exercé dans plusieurs hôpitaux de province et de région parisienne, et assumé des fonctions dans différents domaines : logistique, achats, travaux, ressources humaines… Mes origines familiales et mon enfance en Afrique font que j’ai toujours été attiré par l’international. C’est ainsi que j’ai travaillé sept ans pour le ministère des Affaires Etrangères, d’abord en Côte d’Ivoire, puis en Afrique du Sud.

Enfin, je suis un chrétien engagé, de tradition protestante évangélique. Converti à l’âge de quatorze ans, ma foi en Jésus-Christ a toujours été au centre de ma vie personnelle. Au fil de mes déplacements professionnels, je me suis toujours efforcé de participer activement à la vie des assemblées auxquelles j’ai appartenu, d’abord par la musique, puis par l’enseignement et la prédication. Aux quatre coins du monde, j’ai eu de merveilleuses expériences de la grâce de Dieu et de la fraternité au sein de l’Église, et plus largement avec chacun de nos « prochains », sans barrières de langue, de culture, ni de convictions religieuses.

Qu’est-ce qui t’a amené à rejoindre l’aumônerie d’Orly ?

Après trente ans de carrière, des événements familiaux m’ont conduit à mettre en pause mon activité professionnelle. Disposant de temps libre, j’ai pu m’engager au service de l’Évangile, et m’impliquer dans un domaine que j’avais depuis longtemps à coeur : la prison, et la réinsertion des détenus. Affecté à Fleury-Mérogis, c’est par

le D.U d’aumônier que j’ai découvert les aumôneries aéroportuaires.

Comme beaucoup, j’ignorais tout de ce secteur d’activité, hors l’existence de salles de prière dans les grands aéroports. D’abord intrigué, puis séduit par ce milieu si particulier, c’est avec enthousiasme que j’ai saisi l’occasion de rejoindre les équipes d’aumônerie inter-religieuse œuvrant sur les plateformes d’ADP. Grâce au soutien de mon union d’églises (l’UAPM, elle aussi très ouverte à l’international), j’ai été retenu par la Fédération

Protestante de France pour travailler à Orly.

Comment s’est passée ton arrivée à Orly ?

Arrivé au début de l’été, j’ai eu la chance de découvrir, en particulier pendant les JOP, un aéroport vrombissant, tournant à plein régime. J’ai été impressionné, dans un lieu soumis à tant de contraintes techniques et sécuritaires, par la qualité d’accueil et l’efficacité des organisations déployées, sous la houlette d’ADP, par les multiples intervenants de la plateforme : compagnies aériennes, prestataires, professionnels de l’hygiène, de la sécurité, services de l’État… Moi qui étais déjà épris d’avions et de voyages au long cours, j’avoue que j’ai été fasciné par cette ruche cosmopolite qu’est l’aéroport. Chaque jour m’offre de nouvelles découvertes, et je sens que je ne suis pas près d’en voir le bout !

J’ai également été touché par l’accueil chaleureux de l’ensemble de mes confrères et consœurs des différents cultes, ainsi que par l’attention et l’efficacité de tous mes interlocuteurs d’ADP. Cela compte énormément, surtout quand on prend ses fonctions dans un milieu si différent de celui auquel on est habitué. Qu’ils en soient tous vivement remerciés !

Comment vois-tu ton rôle d’aumônier à l’aéroport ?

Revenant tout juste du congrès international des aumôniers d’aéroport, je suis encore plus convaincu de la diversité des manières d’envisager notre rôle.

En fonction du contexte, ainsi que des compétences propres de chacun, de multiples possibilités s’offrent à nous, pouvant aller jusqu’à des interventions

très variées dans le social, le coaching, la formation…

Le paradoxe de l’aumônier en milieu aéroportuaire, c’est qu’il peut être utile, sans avoir de tâche prédéfinie. En-dehors des célébrations propres à chaque culte, ou des événements exceptionnels – ceux qui ne doivent jamais survenir

– l’atout principal de l’aumônier est d’avoir du temps à consacrer aux autres.

Temps pour rencontrer les passagers, les personnels, les sans-abris (si nombreux autour des aérogares!) ; temps pour offrir un sourire, une plaisanterie, rendre plus « humain » ce lieu bourré de technologie et d’agitation en tous sens ; temps pour observer, détecter la personne en difficulté (pas toujours un passager…), celle qui a besoin qu’on fasse avec elle un bout de chemin ; temps pour écouter, « prêter l’oreille » à une angoisse, une souffrance, une détresse ; temps pour désamorcer une situation de stress (si fréquent à l’aéroport !), avant qu’elle dégénère… Autant de facettes, autant de rencontres potentielles, qui font que chaque journée d’aumônerie est différente, et totalement imprévisible !

Cette richesse d’interactions, c’est ce qui me plaît le plus à l’aéroport. Dans un temps souvent très bref, une véritable rencontre humaine peut s’opérer, et nous marquer parfois durablement. En tant que croyant, j’y vois la richesse et la variété de l’être humain, reflet de son Créateur. C’est un sujet d’émerveillement quotidien, et aussi de prière, en souhaitant que, de chacune de ces rencontres, jaillisse un peu de bien pour celles et ceux que j’ai croisés.

As-tu des projets particuliers pour les prochains mois ?

Pour l’instant, pas vraiment, sinon celui de faire mieux connaître l’aumônerie

en général, dans l’aéroport et au-delà. Trop de passagers – voire de personnels

– ignorent les services qu’ils peuvent attendre des aumôniers, ou simplement l’emplacement des salles de prière. Il nous appartient de diffuser plus largement cette information, à tous ceux présents sur la plateforme.

Dans l’immédiat, je me consacre à découvrir le « métier », en puisant largement dans l’expérience de mes collègues. À terme, j’espère être mieux connu personnellement, et mis à contribution chaque fois que cela sera utile.

Je réfléchis aussi à l’organisation d’événements susceptibles d’intéresser non seulement les protestants, mais aussi ceux qui viennent d’autres traditions religieuses ou philosophiques. Mais il est un peu tôt pour évoquer cela, et je préfère me concentrer pour l’instant sur mon apprentissage du milieu aéroportuaire, et sur l’objectif prioritaire qui consiste à être à l’écoute et au service des passagers et employés de la plateforme.

Encore une fois, merci à tous pour votre accueil au sein de la famille de

l’aéroport d’Orly !

BILLET SPIRITUEL

 Guérison d’un sourd et muet

 Jésus est parti en territoire païen : là, il guérit la fille de la syro-phénicienne qui avait manifesté une foi que Jésus aurait bien voulu trouver auprès de ses compatriotes. Les épisodes suivants se déroulent également en territoire païen, en Décapole, une confédération de dix villes grecques, pour la plupart situées à l’est du Jourdain, que Pompée avait soustraites à l’administration d’Hérode et rattachées à la province romaine de Syrie. C’étaient des villes de culture grecque et non juive. C’est ici que se déroule l’épisode de la guérison d’un homme qui était doublement infirme : il était à la fois sourd et bègue.

Jésus quitte donc la région de Tyr : passant par Sidon, il prend la direction du lac de Galilée et se rend en plein territoire de la Décapole, (c’est-à-dire en milieu païen). On lui amène un sourd-bègue, et on le prie de poser la main sur lui.

Alors, Jésus fait quelque chose qu’il n’avait jamais fait jusqu’ici, il emmène l’infirme à l’écart, loin de la foule et il fait sur lui les gestes que faisaient habituellement les guérisseurs : « Jésus l’emmena à l’écart, loin de la foule, lui mit les doigts dans les oreilles, et, prenant de la salive, lui toucha la langue. » Il ne change donc pas les gestes, mais il va leur donner un sens nouveau : car, à partir de là, Jésus diffère des autres : « les yeux levés au ciel, il soupira et lui dit : Effata ! c’est-à-dire : « Ouvre-toi ! »

Le geste de lever les yeux au ciel est sans ambiguïté : Jésus ne guérit que grâce au pouvoir que lui donne son Père.

IL FAIT ENTENDRE LES SOURDS ET PARLER LES MUETS

 

Et voilà notre infirme guéri : « Ses oreilles s’ouvrirent : sa langue se délia, et il parlait correctement. » Une fois de plus, Jésus donne une consigne stricte de silence : espère- t-il être obéi ? Peine perdue. « Alors Jésus leur ordonna de n’en rien dire à personne : mais plus il leur donnait cet ordre, plus ceux-ci le proclamaient. Extrêmement frappés, ils disaient : Il a bien fait toutes choses : il fait entendre les sourds et parler les muets. » Sans le savoir, puisqu’ils sont des païens, ils citent les Écritures : « Il a bien fait toutes choses » est une reprise du constat de la Genèse : se retournant sur l’œuvre qu’il avait faite en sept jours « Dieu vit tout ce qu’il avait fait.

Les promesses messianiques sont donc pour tous, Juifs et païens. Et, curieusement, ce sont les païens, apparemment, qui en déchiffrent le mieux les signes. Ils « proclamaient » nous dit Marc : là encore, il ne choisit certainement pas le mot par hasard : il a usé du même pour Jean-Baptiste (1,4

« proclamant un baptême de conversion en vue du pardon des péchés »), pour le lépreux « une fois parti, il se mit à proclamer bien haut et à répandre la nouvelle ». Enfin, ce sera l’ordre donné par Jésus à ses apôtres après sa Résurrection (« Allez par le monde entier, proclamer l’évangile à toutes les créatures. »)

Cette attitude ouverte des païens contraste avec la difficulté des disciples : Marc accumule tout au long de son évangile des notations très négatives à leur propos, faisant ainsi ressortir la solitude de Jésus. À de multiples reprises, en effet, l’évangéliste rapporte des paroles de Jésus non équivoques sur leur difficulté à entrer dans son mystère : par exemple, après la parabole du semeur, « Vous ne comprenez

pas cette parabole ! Alors comment comprendrez-vous toutes les paraboles ? » (4,13). À la fin de l’épisode de la tempête apaisée : « Pourquoi avez-vous si peur ? Vous n’avez pas encore la foi ? » (4,40-41) : et surtout après la deuxième multiplication des pains : « Vous ne saisissez pas encore et vous ne comprenez pas ? Avez-vous le cœur endurci ? Vous avez des yeux : ne voyez-vous pas ?

Vous avez des oreilles : n’entendez-vous pas ? » (8,18). Cette surdité et cet aveuglement subsisteront jusqu’après la Résurrection de Jésus : « Il leur reprocha leur incrédulité et la dureté de leur cœur parce qu’ils n’avaient pas cru ceux qui l’avaient vu ressuscité. » (16,14).

Alors nous comprenons mieux l’intérêt tout spécial que Marc porte au récit qui nous retient ici (la guérison du sourd-muet en Décapole) et, un peu plus loin, à la guérison d’un aveugle à Bethsaïde, en territoire juif cette fois (deux récits propres à Marc) : quoi qu’il en soit de nos lenteurs à croire, le temps messianique est bel et bien arrivé pour tous les hommes. Comme l’avait encore dit Isaïe : « Les yeux de ceux qui voient ne seront plus fermés, les oreilles de ceux qui entendent seront attentives, les gens pressés réfléchiront pour comprendre et la langue de ceux qui bégaient parlera vite et distinctement. » (Is 32,3-4).

Congrès de la IACAC à Francfort – Allemagne

 

Je reviens de Frankfurt après une semaine inoubliable, à l’occasion de la conférence internationale des Aumôniers d’aéroports, qui se réunit chaque année dans un pays différent.

Le thème portait sur « La culture du souvenir et des lieux de mémoire ».

 

Des Aumôniers d’environ 14 aéroports internationaux étaient réunis. Pour des temps d’enseignement, d’échanges, mais aussi pour des temps conviviaux.

Après le mot d’ouverture de la Directrice de la conférence, Christine W.H. (Pasteur et Professeur de théologie), la parole a été donnée à Madame le Maire de Francfort, qui était ravie de pouvoir s’adresser aux aumôniers des aéroports.

Je mets ici en exergue quelques mots de Madame Narguess Eskabdari-Grünber qui ont retenu particulièrement mon attention :

« Les Aumôniers des aéroports sont un élément important de l’infra structure aéroportuaire. Sans eux, de nombreux processus ne fonctionneraient pas. Les aumôniers assument des taches importantes. Comme par exemple lorsqu’il s’agit d’aider des voyageurs, notamment des personnes âgées voyageant seules, ce qui peut occasionner

du stress, voire des désorientations, ils offrent des conseils en temps de crise ou face aux peurs de voyages en avion… »

Ces mots ont renforcé mon attachement à cette mission et mon choix d’être disponible pour tous ainsi que par ma présence assidue au sein de l’aumônerie aéroportuaire. Nous faisons du bien aux gens, mais aussi à nos plateformes respectives.

Je repensais également à ces mots de notre PDG des Aéroports de Paris, « les aumôniers sont un vrai laboratoire… »

Ou encore à ce que nous avait dit notre ancien référent : « vous les aumôniers, vous avez la faculté de ressentir les choses sur la plateforme, (un personnel qui ne va pas bien…) de même que discerner, voir ce qui se passe…

Ces quatre jours furent denses et très riches, bien que marqués par un passage très émouvant lors de notre visite au mémorial de la Shoah, (je tiens d’ailleurs à partager ici une citation d’une survivante de cette abomination. (Trudeau SIMONSOHN1.) : « Il y a un passé qui ne disparaît jamais. On ne peut y échapper. Il ne peut être ni dissimulé ou supprimé. Il faut l’affronter pour façonner l’avenir. »

Wouah ! Ces mots qui me parlaient aux entrailles,

venaient renforcer mon espérance d’un pouvoir vivre ensemble en prenant de la hauteur pour, oui ! « Façonner » un avenir meilleur.

Les points abordés dans cette conférence étaient d’une grande richesse, je

n’en citerai que trois :

  • L’aviation civile et l’infrastructure spirituelle de l’avenir : La prise en charge des personnes en chemin.

Je retiens ceci : « l’aumônerie d’aéroport peut être le meilleur exemple d’infrastructure spirituelle de l’avenir par la nature du « travail » que font les aumôniers ! Cf. Michael SKAGGS.

  • la gestion du stress : Quand un mot en entraîne un autre !

1 Trudeau SIMONSOHN est née le 25 mars 1921 à Olmütz, en Tchécoslovaquie. Elle a été déportée et détenue à Auschwitz de 1942 à 1945. Elle est morte le 6 janvier 2022 à Francfort-le-Main, en Allemagne.

Les aumôniers de Düsseldorf ont mis en place une formation pour les employés. L’objectif est de les aider à comprendre et à développer une nouvelle attitude. Dans cet aéroport, l’aumônerie est vécue par les employés comme un partenaire de coopération professionnelle.

  • l’Intelligence Artificielle et la pratique

Quel équilibre trouver entre la vulnérabilité et les opportunités que présente

L’IA. (Vaste programme). Comment votre visage deviendra un passeport !!!

Et la balade de long en large de l’aéroport international de Francfort-sur-le-Main, créé en 1936 principal aéroport Allemand, quatrième aéroport d’Europe desservant le plus grand nombre de destinations internationales derrière l’aéroport d’Amsterdam- Schiphol (Pays-Bas), l’aéroport de Roissy CDG (France)…

Pour conclure, je garde un souvenir inoubliable de ces moments d’échanges autour du vécu des uns et des autres en tant qu’aumôniers sur leur aéroport respectif, de cette fraternité qui s’est vécue spontanément.

Sans oublier ce dîner à bord du navire « Sybella Merian » accompagné musicalement par l’ensemble « best of rive », l’orchestre de la police fédérale de Munich.

Elise RUBAL

Pour   nous   rencontrer,   vous   accueillir  et vous écouter

 Présente sur les deux plateformes, l’aumônerie catholique

reste à votre disposition.

PARIS CDG

 

Chapelle du Terminal 2 F en zone publique : célébration eucharistique les dimanche à 11h30 et les mardi, mercredi et vendredi à 12h15.

Toujours la possibilité d’organiser une messe à condition de contacter bien à l’avance le P. Piotr.

Si vous souhaitez assister à une messe le dimanche à 10 h : T2 E porte L (Zone de transit, près de Yotel), ou T1 (zone publique)

Il faut contacter le Père Piotr, la veille.

Chapelle du Terminal 1 : célébration eucharistique les lundi et jeudi à 12h 15.

Attention : la chapelle sera fermée du 7 octobre au 31 décembre.

Père Piotr Andrzejewski                                                   piotr.andrzejewski@adp.fr Diacre Cyril de Castellan                                                   cyril.decastellan@adp.fr Sœur Céline Dsouza                                                   Celine.DSOUZA@adp.fr

L’aumônerie de Roissy a son Instagram : Aumônerie catholique Paris CDG (catholic_chaplaincy_paris_cdg)

Adresse mail de l’Aumônerie CDG : aumonerie.roissycdg@gmail.com

PARIS ORLY

 

Au niveau 2 d’Orly 4, à la chapelle (presque en face de l’espace détente qui remplace le Mac Do) et au bureau d’accueil (mezzanine) ainsi qu’à Orly 2 (niveau 0 porte 22 A).

 

Les célébrations eucharistiques ont lieu chaque mardi, mercredi, vendredi et dimanche à 12h00 à la chapelle.

Accueil de groupes et célébrations sur demande.

Père Yves Chalvet de Récy                                          yves.chalvetderecy@adp.fr Sœur Thérèse Dembele                                          therese.dembele@adp.fr Elise Rubal                                          elise.rubal@adp.fr

Adresse mail de l’Escale et d’Orly : aumonerie.catho.orly@gmail.com

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