Les larmes de la Vierge Marie à Syracuse : signe de la tendresse de Dieu envers l’humanité
Le 29 août 1953, à Syracuse, un bas-relief de plâtre peint représentant le Cœur Immaculé de Marie, placé à la tête du lit d’un jeune couple, commence à répandre des larmes, tandis que l’épouse, malade et alitée, vit une grossesse difficile.
Une commission d’enquête est constituée et chargée de prélever un échantillon du liquide qui jaillit des yeux de l’image. Les résultats des analyses faites en laboratoire révèlent que le liquide a une « composition analogue aux sécrétions lacrymales humaines ». Une fois l’analyse terminée, le quatrième jour, le phénomène de la lacrymation cesse.
300 guérisons prodigieuses sont signalées jusqu’à mi-novembre ; guérisons spirituelles également, notamment celle d’un membre de la commission qui a analysé les larmes, qui ne croyait pas au moment de l’enquête, mais qui ouvre son cœur à la foi après vingt ans de lutte intérieure.
Dés le 8 septembre 1953, l’archevêque de Syracuse constate l’authenticité du phénomène et souhaite « la construction d’un sanctuaire qui puisse perpétuer la mémoire de ce prodige ».
Dés le 17 octobre 1954, un an à peine après les événements, Pie XII est le premier Pape à se prononcer sur les faits de Syracuse. Benoît XVI y fera référence alors qu’il était encore cardinal et le Pape François les mentionnera trois fois.
La basilique actuelle, oeuvre des architectes français Michel Andrault et Pierre Parat, est terminée en 1994 et Saint Jean-Paul II vient procéder à la dédicace le 6 novembre de la même année.
Les larmes sont le « signe » de la présence de Marie, Mère de l’humanité, toujours sensible à ses malheurs. Par ses larmes, seul langage du corps quand il n’y a plus de mots, Marie nous invite à la prière et à la conversion : « Faites ce que Jésus vous dira ». (Jean II, 5)
Les larmes sont signe de compassion et de partage. Avec les pauvres, les petits, les exclus, Marie est l’image et le porte-parole de tous ceux qui pleurent. « La Madone des Larmes symbolise toutes les larmes des innocents auxquelles personne ne sait donner consolation » (Cardinal Joseph Ratzinger).
« Ce sont des larmes de douleur pour les familles désunies ou en difficulté, […] pour tous ceux qui refusent l’amour de Dieu, […] pour les incompréhensions et les haines qui creusent des fossés profonds entre les hommes et entre les peuples, […] pour la violence qui fait encore couler tant de sang. » (Saint Jean-Paul II).
Les larmes sont signe d’espérance, invitation à demander pour nous-mêmes « le don des larmes », pour « que nous puissions pleurer : pour nos péchés et pour de nombreuses catastrophes qui font souffrir le peuple de Dieu et les enfants de Dieu » (pape François).
Les larmes de Marie sont un signe de la tendresse de Dieu : À travers Marie, le Seigneur nous fait sentir sa tendresse ! » dit encore le pape François à l’occasion du 60ème anniversaire des lacrymations.
Les larmes de Marie ne sont donc pas un mauvais présage de catastrophes apocalyptiques, mais plutôt un grand don, signe d’espérance, signe de la présence de Dieu dans l’histoire, signe de l’amour de Dieu, maternellement proche de chaque être humain, le seul capable de tirer joie et espérance de la douleur.
Le pape François nous le rappelle : « Près de toute croix il y a toujours la Mère de Jésus. De son manteau, elle essuie nos larmes. De sa main, elle nous aide à nous relever et nous accompagne sur le chemin de l’espérance. »
En ces temps troublés par la guerre en Ukraine, par la crise sanitaire, les incertitudes économiques et politiques, tournons-nous vers Marie :
« Sous ton voile de tendresse, Nous nous réfugions.
Prends-nous dans ton cœur de mère Où nous revivrons.
Marie, Mère du Sauveur, Nous te bénissons.
Marie, notre mère, Garde-nous dans la paix.
Refuge des pécheurs, Protège tes enfants. » – Chant de l’Emmanuel