Comme aumônier sur l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle, une parole de l’Ecriture m’habite, dans la joie d’être disponible pour les passagers qui voyagent sans cesse de par le monde :

« Soyez toujours prêts à rendre
compte de l’espérance qui vous habite » (1P.3,13).

Parfois la surprise est grande. Un jour un voyageur visiblement très désemparé s’approche de moi à côté d’un des espaces de prière de la plate-forme. Nous échangeons quelques mots en anglais, puis il me montre une lettre. C’était la Lettre préfectorale le contraignant à repartir immédiatement vers Oulan-Bator en Mongolie via
Moscou. Ce monsieur était littéralement perdu, venant probablement à peine de poser le pied en France et ainsi contraint de quitter le territoire.
Je lui propose de l’aider. Nous allons à l’enregistrement. Tout s’organise bien pour son départ. Nous avions à peine échangé quelques mots, l’heure n’étant pas à un partage sur son pays. Une fois les formalités achevées, il redevint paisible. Comme je m’apprêtais à le saluer pour le quitter, il baisse les yeux et regarde attentivement la petite croix que je porte au cou en signe distinctif de ma mission. Il me demande : « Qu’est-ce que c’est ? ».
Surpris, me voilà en train de lui annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus Christ, mort sur la croix et ressuscité d’entre les morts. Il accueille ces paroles avec bonne volonté. Nous nous saluons avec le sourire.
Fortement ému par cette encontre, je me disais : quand on pense que le Seigneur a pu lui permettre de faire un aller – retour en Occident depuis la Mongolie, peut-être « seulement » pour entendre parler de Jésus-Christ pour la première fois !

Yves de Brunhoff, diacre permanent

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