Lundi 10 juin ,Fête de Marie, Mère de l’église

Le 21 novembre 1964, Saint Paul VI proclame officiellement Marie « Mère de l’Église », c’est-à-dire Mère de tout le peuple de Dieu, aussi bien des fidèles que des pasteurs.

Il reprend cette affirmation en 1968 dans son Credo du peuple de Dieu « Nous croyons que la très sainte Mére de Dieu, nouvelle Ève, Mère de l’église, continue au ciel son rôle maternel à l’égard des membres du Christ, en coopérant à la naissance et au développement de la vie divine dans les âmes des rachetés. »

Le 11 février 2018, le Pape François fait inscrire dans le calendrier liturgique « la mémoire obligatoire de la bienheureuse Vierge Marie, mère de l’Église » qui se célèbre désormais dans le monde entier le lundi de Pentecôte.

En instituant cette fête, l’Église entend valoriser le mystère de la maternité spirituelle de Marie, et nous demande de prendre conscience que Marie est notre Mère, et la Mère de tout le peuple chrétien.

« Ô Vierge Marie, Mère de l’Eglise, souviens-toi de tous tes enfants ; présente leurs priéres à Dieu ; garde leur foi solide ; fortifie leur espérance ; augmente leur charité ». (Benoît XVI)

Méditation avec les Carmes

« Demeurez dans mon amour pour que votre joie soit parfaite »

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour. Si vous gardez mes  commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme moi, j’ai gardé les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour. Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite. » (Jn 15, 9-11)

Comment rester unis à la vigne ? Comment porter du fruit, et ainsi glorifier le Père ? Jésus nous l’indique en une seule phrase : « Demeurez dans mon amour », dans l’amour que j’ai pour vous et que je vous ai prouvé en acceptant la croix.

Et Jésus de préciser ce qu’il entend par « demeurer dans son amour ».

Il ne s’agit pas simplement ni avant tout de se sentir à l’aise avec lui, de s’installer dans le sentiment d’être aimé de lui, mais, très concrètement, d’entrer chaque jour dans son projet, d’adopter son style et ses choix, de réagir en tout selon les réflexes qu’il nous a inculqués, bref : de garder ses commandements, qui se résument en un précepte central : « Voici mon commandement : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ».

Ainsi – et c’est un nouveau paradoxe de notre foi – pour demeurer dans l’amour de Jésus, l’essentiel n’est pas de le retenir, mais de l’imiter ; le plus urgent n’est pas de le goûter, mais de s’inscrire dans son mouvement.

Certes, l’amour de Jésus rédempteur est bien destiné à combler notre intelligence et notre cœur ; mais nous n’avons pas prise à volonté sur notre senti spirituel, et ce serait un leurre que de vouloir mesurer l’amour de Jésus pour nous ou jauger l’amour que nous avons pour lui. Personne d’entre nous ne sait s’il aime le Christ plus ou moins que d’autres, plus ou moins qu’aux heures bénies où le Christ laisse dans le cœur comme le parfum de son passage. « Seigneur, tu sais tout ; tu sais bien que je t’aime » ; Pierre avait raison : le Christ est seul à savoir.

Mais nous ne sommes pas laissés sans aucun repère, sans aucun critère, sans aucune certitude. Nous ne savons pas combien nous aimons, mais nous sommes sûrs de demeurer dans le projet du Dieu d’amour si nous voulons aimer comme Jésus nous a aimés, si nous savons aimer là où il nous a placés afin que nous allions, jour après jour, et que nous portions du fruit pour la vie éternelle.

La joie chrétienne est à ce prix ; mais si nous y mettons ce prix, elle ne nous manquera jamais. Jésus lui-même l’a promise à ceux qui demeureraient unis à la vigne : « Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite ».

Cette joie parfaite, totale, celle qui prend tout ’homme et que personne ne pourra nous reprendre, c’est la joie pascale, pascale pour toujours, celle qui accompagne la présence constante du Ressuscité. Elle peut nous habiter même aux heures de souffrance, de désarroi, de solitude ; car ce n’est pas une joie que nous nous donnons à nous-mêmes, ce n’est pas une conquête ni un défi : c’est le don quotidien de Celui qui nous aime :

« Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous ».

Marie Mère de l’Eglise, mosaïque, place Saint-Pierre, en souvenir de la protection de la Vierge le 13 mai 1981

messe au bourget